Categories:

Vous souhaitez savoir si la lombalgie est dûe à l’arthrose. Des tests statistiques peuvent déterminer qu’il y a un lien, une liaison, entre les deux facteurs.

Vous trouvez une belle proportionnalité entre les deux facteurs dans votre étude : plus il y a d’arthrose, plus il y a de lombalgie. Ce n’est pas suffisant pour estimer qu’un facteur dépend de l’autre, puisque la causalité entre les deux facteurs n’est pas établie.

Reprenons. Si un test statistique ne démontre pas de liaison entre ces deux facteurs, il est inutile d’aller plus loin. Ces deux facteurs sont indépendants.

Dans le cas où une liaison est déterminée par un test statistique (par exemple le test du coefficient de corrélation de Pearson), il faut rechercher s’il n’y a pas un facteur de confusion.

Par exemple, le vieillissement est un facteur de confusion entre lombalgie et lombarthrose : arthrose lombaire et lombalgie se rencontrent plus fréquemment chez les sujets prenant de l’âge. 

Si vous ne retrouvez pas de facteur de confusion, il faut aller plus loin et rechercher la causalité entre les deux facteurs étudiés.

Malheureusement, il n’y a pas de test statistique déterminant la causalité d’une variable sur une autre.

Le chocolat engendre-t-il des tueurs en série ? Manger des glaces augmente les risques de noyade ?

Les critères de Bradford-Hill

Austin_Bradford_Hill

En 1950, Doll et Hill publient 2 études successives (une étude cas-témoins en 1948 et une cohorte de 40000 médecins britanniques) sur le rôle du tabac dans la survenue de cancer broncho-pulmonaire. Le débat sur le rôle causal du tabac va durer plus de 10 ans.
En 1965, Sir Austin Bradford-Hill a proposé des critères permettant de juger d’une causalité entre un facteur et l’apparition d’une maladie. Certains sont dits internes à l’étude, d’autres sont dits externes.

Critères internes à l’étude :

1- Existence d’une association statistique entre l’exposition et la maladie :

Condition nécessaire, mais pas suffisante.

2- Forte intensité de l’association :

Risque relatif ou odd-ratios élevés sont un argument de poids quand il existe, leur absence n’est pas un argument contre.

3- Existence d’une relation de type “dose-effet” entre l’exposition et la maladie :

Les sujets les plus exposés ont un risque plus élevé.

4- Éventuellement, spécificité de relation entre l’exposition et la maladie :

Cela sous-entend qu’un seul facteur est en cause dans une maladie, que l’exposition soit présente chez tous les malades ou presque. Ce critère est rarement présent (le tabac est un facteur de risque pour de nombreuses maladies).

5- Absence d’ambiguïté temporelle : 

Démonstration que l’exposition a bien précédé la maladie.

Critères externes à l’étude :

Ils proviennent de la bibliographie. Une étude d’observation ne permet jamais à elle seule à démontrer la causalité d’une relation entre un facteur de risque et une maladie.

6- Concordance entre les résultats d’études menées avec des plans d’études différents, dans des régions ou des populations différentes, à des périodes différentes  

7- Plausibilité biologique :

 Existence d’un mécanisme physiopathologique connu.

8- Concordance avec les expérimentations menées in vitro ou chez l’animal

9- Gradients géographiques parallèles de l’exposition et de la maladie

10- Diminution de l’incidence de la maladie lorsque l’exposition
est supprimée ou réduite

Tags:

No responses yet

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *